NIMBY
NIMBY est l’acronyme de l’expression « Not In My Back Yard » et s’applique aux personnes qui soutiennent une proposition mais résistent en pratique à sa mise en œuvre si cette dernière a pour possible conséquence d’exiger des sacrifices personnels. Le projet d’Henriëtte Waal « NIMBY toilet » s’intéresse à ce phénomène ; changer de comportement est bien plus difficile que de changer sa façon de penser.
Les toilettes NIMBY sont des toilettes sèches dans lesquelles l’urine fermente à l’aide de cultures de lactobacilles et se transforme en nutriments qui participent à la fertilité des sols. Les toilettes développées par Henriëtte Waal visaient à introduire le « pee-cycling » (jeu de mots avec « recycling ») dans le jardin communautaire « Onkraj Gradbišča » dans la capitale slovène.
Le siège des toilettes sèches est une réinterprétation de la chaise « Sedia 1 » conçue par Enzo Mari en 1974, un objet à monter soi-même destiné à être un outil d’engagement théorique et pratique. Les toilettes sèches, qui s’appuient sur la fermentation de l’urine, sous-tendent l’autosuffisance de ce jardin potager. Outre le fait que les toilettes sèches économisent beaucoup d’eau, elles représentent également une alternative aux engrais chimiques.
Les toilettes NIMBY sont un exercice pédagogique qui incite les gens à réfléchir au gaspillage et à l’auto-suffisance en lien avec notre contribution personnelle (au sens littéral). Ce projet a également mis en évidence la véracité de l’expression « Not In My Back Yard » : même si les jardiniers avaient au départ « réclamé » ces toilettes sèches, dans les faits, tous ne les appréciaient pas. Le moment venu, rien ne garantissait que tout le monde était prêt à contribuer à l’entretien de toilettes « publiques ».